Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

LES MUSES DU NET- Le webzine internénettes



Index des rubriques

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Ma mère ne veut pas que j'embrasse une carrière de lesbienne professionnelle

- " Quand est-ce que tu me ramènes un amoureux?"

Voilà tout ce que trouve ma mère à me dire en ce dimanche soir, de retour d'un mariage en grandes pompes (il faut croire que cela lui aura donné des idées), alors que je viens de lui expliquer ad litteram, bien que bredouillante et peu assurée, que j'ai passé le week-end chez « ma petite amie ».

Le deni est total, comme d'habitude.

- "Enfin Maman, tu ne comprends pas ce que je t'ai dit ou quoi? Cela fait des mois qu'on en parle!"

- "Qu'est ce que cela veut-il bien dire? Tu veux dire que... que ... tu es..."

- « ...HOMOSEXUELLE, je crois que c'est ainsi que cela s'appelle. »

Bien que cette annonce ne fut pas inédite (nous en avons discuté maintes fois), je sens ma mère blêmir au téléphone. Le silence qui en résulte témoigne du tumulte d'idées qui se bousculent à cet instant précis dans sa tête: Les homos sont des « détraqués », mais que va penser la famille?, n'aurais-je jamais de petits enfants? Ai-je loupé quelque chose? Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu....

J'ai beau lui expliquer que je n'ai rien d'une perverse et qu'elle le sait, et que je suis lesbienne et non stérile, elle me rit au nez en rétorquant: "Enfin, arrête de dire des sottises, tu n'y penses pas tout de même!!"

La voilà qui me tient ensuite un grand discours sur sa vision de l'homosexualité, ou plutôt de mon homosexualité : J’aurais transféré les défauts et manquements de mon père sur les hommes en général, alors qu’il existe des « hommes très bien » (je n’en doute pas !), ce qui déjà, ne constituait pas un terrain favorable. Ensuite, j’aurais mal digéré ma rupture avec mon "ex-futur fiancé" (que j’ai quitté pour une femme, hum !), et pour couronner le tout, je me serais entourée de personnes peu fréquentables (comprendre des lesbiennes) qui me conforteraient dans une idée erronée de moi-même, une idée qu'elle qualifie d'"égoïste".

"Je ne comprends pas, tu es jolie, intelligente… Tu rencontreras bien l’homme idéal qui te fera changer d’avis, et te permettra de faire le don de toi. En attendant, tu as peut-être besoin d’en parler à un psy».

De deux choses l’une Maman, les lesbiennes ne sont pas forcément de grosses moches tatouées et aux cheveux courts, ayant été abusées sexuellement pendant leur enfance, il va donc falloir sortir des clichés TF1 !

Quant à l’homme idéal, … il va falloir cesser de lire Martine, à ton age Maman !

 "Le don de soi", un pavé dans la mare! Je devrais donc me "sacrifier" pour sauver l'honneur, avoir la "joie" de connaître la maternité.

Si j'en crois ses dires, je ferais mieux de me trouver un prince charmant avec qui je pourrais donner la vie à de jolis enfants qui me ressemblent, afin qu'elle ait la joie d'etre grand-mère, et éventuellement je pourrais m'envoyer en l'air avec des maitresses, en dilettante (parce qu'elle peut, bizarrement, concevoir la bisexualité!).

Pour résumer, le prince charmant aurait des cornes, mais la réputation serait sauvegardée... Très intéressant comme concept de vie!

Non, définitivement, l'existence n'est pas aussi facile que dans L Word.

Ecrit par Sappho, à 13:16 dans la rubrique "La Muse gueule".

Commentaires :

  Sola-T4C
04-07-05
à 13:33

Je vois là une réaction typique des parents,
qui cherche à se culpabilisés sur se qui se passe.

Laissons vivre les gents comme ils l'entende, et non comme on voudrais, l'homosexualité n'est pas une tare en soit heureusement, je suis hétéro, je ne peut pas dire que je sois pour ou contre l'homosexualité, ou voir même les bi!!!!

il faut juste savoir vivre avec son temps, et comprendre les choses.


  TankGirl
04-07-05
à 14:45

Hélas...

Voilà qui me rappelle bien des discussions, y compris le psy et le fait que ce serait tout de même mieux si j'étais bi..., je ne veux pas te flinguer le moral, mais il aura fallut 9 ans pour que la pilule passe et que mère daigne "taper la discute" avec ma copine...et encore, parfois elle me glisse un "mais je ne désespère pas que tu rencontres en beua garçon et que tu l'épouses".

Hé oui, maman est une addict de "Midnight Express" : " L'important c'est de ne jamais désespérer". Mieux vaut en rire...

Bonne chance!!!


  Sappho
04-07-05
à 20:19

Re: Hélas...

Merci de tes encouragements Tankgirl! Ahum!

En effet, ce n'est pas gagné tout cela. L'éducation "bourgeoise-catho" a encore de beaux jours devant elle...


  TankGirl
05-07-05
à 14:31

Pour me rattraper...

Mon message précédent ne t'ayant peut-être pas remonté le moral !

Certains parents (et mères en particulier) ont parfois un peu de mal à se faire à l'idée que leur progéniture ne suive pas la voie tracée par Adam et Eve...ils leur faut du temps.

Mais, vu le psycho-drame qu'avait provoqué mon coming-out, l'évolution est notable, parce qu'à l'époque je n'aurai même pas imaginé mes parents inviter ma copine à venir passer le WE à la campagne pour profiter du beau temps !!!

Et puis, sans vouloir jouer "les vieilles" la trentaine aide beaucoup à relativiser...voir à jouer parfois la provoc : "Alors ma chérie, vous défilez avec des plumes dans les fesses aujourd'hui ?
- Mais non maman, tu sais bien que nous sommes plutôt branchées cuir et fouet...Et c'est promis, si on croise les caméras de TF1 on vous fera un petit coucou à papa et à toi !"

  Oeil-de-nuit
06-07-05
à 23:01

pour du typique, c'est du typique...
bah... ils s'y feront bien un jour! (l'espoir fait vivre...lol)

 


  Koralee
08-07-05
à 10:20

Oui mais heu ...

Pourquoi cet article m'a t il laissé un goût amer de déjà vu ?
Je vais avoir droit la même chose à partir du 13 juillet et jusqu'au 18 au matin, vacances chez les parents oblige et contrairement au téléphone, je ne pourrai pas esquiver en parlant du dernier film que j'ai vu au ciné.

Il paraît qu'un jour ça changera, mais à quel prix ? Je ne vois pas tenir une nouvelle fois mon discours "coming out boom boom" à mes parents qui comme ta mère, me disent que je suis égoïste (comme toutes les lesbiennes, c'est connu). Pourtant bizarrement quand j'ai parlé de ma situation, ils n'ont parlé que d'eux (drôle de notion de l'égoïsme ...) "mais qu'est ce qu'on a mal fait ?" parce que même sur ce point là, ils faut qu'ils mettent leur grain de sel ...

Enfin, on peut dire ne résumant que c'est pas gagner :)

  ma-vie-en-mince
19-07-05
à 00:06

Re: Oui mais heu ...

Franchement, je pense que la vie est un grand moment de bonheur et de malheure mais nous faisons tous notre possible pour qu'il soit joyeux alors pourquoi les parents éssaient d'empecher le bonheur de leurs enfants, ils ont choisi plus jeune ba pas choisi mais ressentient des sentiments vers le sexe opposer alors pourquoi nous ne pourions pas avoir des sentiments pour le même sexe, tu pourais toi être dégouté par tes parents parce qu'ils sont hétéro, mais non tu les laisses vivres c'est leure vie, tu ne vas pas les embeter, alors laisser vos enfants choisir et faire le choix qu'il veule même si c'est dure pour vous!!!

Cet article m'as vraiment toucher parce que c'est rare que je laisse des commentaires, bravo pour ce courage et continu a te battre


  phineus1
19-07-05
à 10:13

Re: Oui mais heu ...

"Ils n'ont parlé que d'eux". Mais c'est pas bizarre ça , pas du tout, de quoi vous parlez vous , sinon de ce que vous avez à l'esprit, dans votre esprit à vous, et quoi que vous dites alors vous parlez de vous, de ce que vous ressentez ou de ce que vous pensez, quand bien même il s'agirait des propos les plus objectifs, les plus détachés, les plus"objectifs" du monde...

Alors la mère elle dit : "mais qu'est-ce qu'on a fait ?" ou plutôt "qu'est-ce qu'on a pas fait ?". Evidemment qu'elle va penser ça puisqu'elle vous aime et qu'elle a dans la tête la représentation du potier qui façonne son pot, et, (malheureusement dans un certain sens) l'image du  petit pot qu'elle fut elle-même ou qu'elle aurait aimé être, ou qu'elle a toujours considéré, (parce qu'elle a intériorisé les images de sa culture), comme ce que doit être un pot réussi.

Ce qu'elle ressent ça s'appelle de la culpabilité, et elle a plutôt besoin d'être aidée de ce côté là


  werewolf
29-07-05
à 10:38

Puis-je me faire "l'avocat du diable"? (non ! pas le prince charmaant avec des cornes!) Il faut dire, à  la decharge de ta mère, que ce n'est pas TF1, mais la Psychiatrie officielle qui, il y a encore une quinzaine d'années, considérait  l'homosexualité comme une maladie . De surcroit, l'hypothèse qui prévalait, pour autant qu'on cherche à s'informer objectivement sur le sujet, était que tout individu avait, au moment de la puberté un phase transitoire d'homosexualité et que c'est à cette période que certains "basculaient" du "mauvais" côté ! Il ne faut donc pas s'étonner que l'on soit tenté de chercher la carence educative, ne serais-ce que pour se dire que les parents à qui "cela "arrive l'ont sans doute bien cherché, d'où honte et culpabilité !  Comme de surcroit aucune information ne circule sur le sujet (sauf pour traiter de la gay pride , du mariage homosexuel et plus recemment de l'homoparentalité),  il n'est pas étonnant que le parent "moyen", n'ait de l'homosexualité que la vision, au mieux d'une maladie, au pire d'une perversion !

Bon courage, en tous cas


  Sappho Lit
06-08-05
à 15:21

stratégie ?


N'est-ce pas inévitable que des "hétéros", qui ont conçu, par hétéro-sexualité, ne comprennent pas ? Et nous ne comprendrions pas qu'ils ne comprennent pas ? Mais que je sache, la plupart d'entre nous, je veux dire, la plupart des lesbiennes ne comprennent pas que des femmes puissent être... hétéros ! La liste est longue de ceux et celles qui ne comprennent pas. Le fonctionnement du cerveau humain est, pour une part, d'une simplicité... il fonctionne sur le modèle de l'image de soi, et donc de l'imitation. Les biens, ce sont ceux et celles qui vous ressemblent, et les autres... Or, entre hétéros et homos, la ressemblance ne saute pas aux yeux - et pourtant... Il y aurait bien une stratégie rhétorique intéressante : "maman, tu es contente d'être ce que tu es." "Oui, ma chérie...mais que veux-tu dire ?" "Je veux dire que tu es fière et heureuse d'exister comme tu es, tu es une femme, une femme humaine (sic!). "Oui, et alors..." Hé bien, tu m'as tellement bien éduqué que j'aime l'humanité qui me ressemble le plus, les femmes..." ! Bon, je reconnais que pour la mère tragiquement hétéro, il y a un risque de culpabilisation... Mais cette culpabilisation est un peu utile. Finalement, je suis homosexuelle, maman, parce que j'aime les femmes.. "comme" toi ! "Comment çà, comme moi ?" "Ben oui, tu es une femme, et j'aime les femmes... tu devrais être fière et heureuse que je ne préfère donc pas les garçons, et donc le modèle-papa. Tu es bien plus jolie que papa, tu sais..." Hi, hi, hi... 

  marie f
10-08-05
à 11:07

ma mère ne veut pas que j'embrasse une carrière

je viens de te lire et des choses enfouies me reviennent en mémoire.
J'ai 40 ans. Mes parents ont compris que j'aimais les filles à 18 ans. Ils m'ont posé la question abruptement, j'ai acquiescé. Ca me semblait bien parti. Et puis, j'ignore pourquoi, un silence s'est posé sur cette question et on n'en a plus parlé. Ils ne disaient rien, évitaient le sujet et moi, je n'osais pas. j'ai eu quelques garçons dans ma vie et mon lit. Un, plutôt bi, m'a accompagnée au mariage de ma soeur.
Les années ont passé, on évitait le sujet. Je suis restée cinq ans avec une femme qui se cachait aussi, ça nous arrangeait finalement, les silences. Enfin, je croyais. Avec ma copine suivante, ça tombait bien, elle avait un prénom mixte, mes parents pouvaient le dire devant leurs amis inquiets : "à son âge, elle n'est pas encore mariée ?" En plus, j'habite loin d'eux, alors...
Il y a trois ans et demi, j'ai rencontré mon amie actuelle. Le choc : notre lit préparé chez les grands-parents, sa mère qui me fête mon anniversaire, la famille entière qui m'accepte. Le bonheur, quoi. Je décide de tenter d'en reparler avec ma famille. Refus, silence total. Un jour, je fais le forcing et arrive chez eux avec ma copine. Ca ne se passe pas trop mal, mais ensuite, c'est comme avant, comme si elle n'existait pas. En janvier, j'ai craqué. J'ai voulu parler, on s'est fâchés, ç a été violent, ils m'ont dit qu'ils n'accepteraient jamais. Depuis, c'est le silence. Je leur ai écrit, leur ai dit que je les aimais, qu'ils devaient accepter, comprendre que mon amie me rendait heureuse. En juin, message glacial de ma mère sur mon répondeur, refus.
Le pire, c'est que le reste de ma famille le sait, que je suis lesbienne, et s'en fout.
C'est dur, mais tant pis.

  werewolf
15-08-05
à 12:05

Re: ma mère ne veut pas que j'embrasse une carrière

Entre ceux qui "s'en foutent", et tes parents qui refusent "d'entendre" ton coeur, ce doit être plus que dur.... douloureux sûrement... pour toi, mais aussi ton amie...c'est le 15 août, alors: bonne fête...



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom