LES MUSES DU NET- Le webzine internénettes

Une de mes amies proches m’a rapporté une histoire amusante, arrivée le week-end dernier, alors qu’elle séjournait à Fécamp avec sa petite amie, et qui est pour moi symptomatique de la beaufferie qui règne en France, et particulièrement en province*.

Elles avaient bien commencé la soirée en rencontrant un couple fêtant son anniversaire de mariage alors qu’elles dînaient tranquillement dans un restaurant normand. Les deux couples ont très vite sympathisé autour d’un plat de moules normandes et d’un camembert au four, arrosé d’une quelconque boisson alcoolisée du cru (là, j’extrapole un petit peu, histoire de planter le décor…).

Largement repus, les quatre gastronomes ont ensuite décidé de poursuivre la soirée dans un bar de Fécamp, où l’alcool n’a cessé de couler à flots. Au bout de quelques heures, nos amis d’un soir étaient fin prêts pour aller onduler leurs corps dans la boite de nuit locale…

Imaginez alors une discothèque de province remplie de normands venus jusque là en Booster ou en 205 junior tunée noyer le mortel ennui qui les ronge dans leur campagne… Et surtout leurs yeux ébahis devant le spectacle qui leur était offert ce soir là :
Deux lesbiennes (des vraies, pas celles des films du dimanche soir sur M6 !) se déhanchent et s’embrassent allégrement sur la piste aux yeux et à la vue de tous.
Ils en reculaient d’émotion, pour laisser suffisamment de place sur le dance-floor aux deux phénomènes de foire. L’alcool annihilant toute forme de gêne ou de pudeur, les deux jeunes femmes ne s’en émurent pas, et poursuivirent de plus belle.

Les autochtones fécampois n’avaient jamais vu cela.
Il faut dire que des lesbiennes dans le coin, cela ne court pas les rues, ou alors elles sont bien cachées dans leur fermette gardée par un gros labrador, loin, bien loin des regards.

Bref, le show de ces dames avait vraisemblablement produit son petit effet.
Elles ont quitté la boite vers quatre heures du matin, et ont décidé d’aller s’asseoir sur la plage déserte et sombre de Fécamp, histoire de prendre un peu l’air frais et de décuver un peu avant d’aller se coucher.

C’est alors qu’une jeune femme qui était un peu plus tôt dans la même boite de nuit, talonnée par un homme qui selon toute vraisemblance était son petit ami, s’est approchée d’elles, et leur a fait cette proposition somme toute douteuse, tant dans sa forme tant que sur le fond :

- « Ca vous dirait qu’on vous emmène toutes les deux ? »

Devant l’éclat de rire général, la jeune femme n’aurait pas insisté, les filles auraient regagné leur hôtel en pouffant à l’idée de cette situation pour le moins incongrue.
Le mec devait être sacrément sportif  (et présomptieux!) pour se prétendre capable de contenter trois demoiselles en même temps.
D'ailleurs, je me demande s’il est déjà en mesure de satisfaire ne serait-ce que sa propre copine, étant donné les fantasmes qu’elle a l’air d’avoir.

C’est à  croire que dans l’esprit des beaufs, gouze rime forcément avec partouze…

* Loin de moi l’idée de faire preuve d'un parisianisme bien pensant, étant provinciale moi-même, cela s’apparenterait à de l'ostracisme... D'ailleurs la beaufferie n'est pas l'apanage de la province: n'est-ce pas à Paris que nous nous sommes fait traiter de "sales lesbiennes", et qu'un charmant jeune homme a voulu aimablement nous "montrer ce qu'est un vrai mec"?...