LES MUSES DU NET- Le webzine internénettes

Aujourd’hui je ne sais toujours pas où j’en suis. Malgré 27 hivers passés dans mon étroite conscience, je cherche encore la voie qui mène à un objectif dénué d’absurdité quel qu’il soit. Qui sommes nous ? Le produit d’une éducation post-soiscantuitarde, de campagnes de pubs abusives, les enfants de Dorothée-Patrick-Ariane-Jacky ? les bœufs qui assistent impuissants à la décadence d’un monde moribond, d’un système qui ne nous trompe plus qu’en apparence et qui nous maintient dans une condition de marionnette de l’Histoire, de momies plastifiées pour les besoins de l’industrie lourde, de pompes à pétroles ? Comment ne pas éprouver de lassitude ? Comment rester naïf, émerveillé par un couché de soleil (pour reprendre un cliché) ou par un pigeon qui s’envole et nous chie dessus en plein après midi pluvieux ? Qui peut encore lire un poème d’amour sans rire ? Qui peut encore penser qu’un alter ego existe quelque part sur terre ici maintenant ? Sommes nous devenus des monstres, des êtres sans cœur pourris par la société de la raison, de la science et de la cosmétique ? Il suffirait pourtant d’un regard, d’une odeur, d’un sourire pour déclencher en nous un raz de marée, une euphorie sans limite. Mais rien. Le temps passe, l’espoir trépasse. A force de fantasmer sur l’idéal, sur l’Autre, on reste enfermé dans une bulle hermétique étouffante mais si confortable, une bulle si parfaite qu’elle ne coïncidera jamais avec l’absurde réalité. Alors quel objectif ? Rester assise devant le clavier noirci de mon ordi et continuer à écrire des salades au lieu d’aller profiter de la pluie du mois de juillet 2004….