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A propos de l'homosexualité...

A la demande de deux rédactrices de blogs, Mélie et Natacha, pour ne pas les citer, j'ai répondu à quelques questions posées par l'un de leurs lecteurs, afin de confronter différents points de vue sur le sujet de l'homosexualité.

Vous trouverez leurs réponses sur leurs blogs respectifs (+ celui de Shayalone). A priori, je devrais, une fois de plus, représenter la branche de celles qui ont du mal à se reconnaître dans l'image de l'homosexualité telle qu'elle est véhiculée par les médias, et qui préfèrent la réserve au militantisme de masse. Le changement des moeurs ne doit-il pas s'initialiser dans la sphère familiale et l'environnement proche, avant de se faire dans la rue?

- S' agissant de "fierté", ne penses tu pas que c' est antinomique avec la théorie selon laquelle on ne doit pas se poser la question de l' origine de l' homosexualité, dès lors que l' on ne se pose pas la question de celle de l' hétérosexualité (je fais référence, là, à Shayalone) Y a t-il une "fierté hétérosexuelle" ?

 Réponse: Question liminaire: Qui est Shayalone, une icône hétéro blonde et plantureuse?

S'agissant de la question plus précisément, quelque peu alambiquée, je ne suis pas sûre d'en saisir tous les tenants et aboutissants, donc je te prie par avance d'excuser un éventuel hors sujet de ma part.

Il n'y a pas de fierté hétérosexuelle, de même qu'il n'y a pas, à mon sens, à y avoir de fierté homosexuelle. La préférence sexuelle n'est pas un choix, c'est quelque chose qui nous est imposée par la nature ou les circonstances, peu importe que l'on accrédite la théorie de l'homosexualité innée ou non, l'essentiel étant de comprendre qu'il ne s'agit aucunement d'un choix. L'unique choix réside dans le désir d'assumer ou non ces préférences, si tant est que l'on puisse appeler cela un choix.

- La Gay pride ne va t elle pas à l' encontre de l' intérêt des homosexuels en véhiculant l' image de "barjots extravertis et sans complexes" tout à l' opposé, me semble-t-il, de la réalité.? Ne serait-il pas bon de montrer de montrer que c'est souvent une souffrance, plutôt qu'un "choix" !

La Gaypride est tout en provocation, et cela sert et dessert sa cause tout à la fois. Peut-être que sans toute cette fanfaronnade, elle ne susciterait pas autant d'intérêt, mais en même temps, cela laisse à voir l'image de l'homosexualité à travers un prisme déformant. Je vais à la gaypride comme je me rends à un grand carnaval populaire, par esprit festif, plus que par esprit militant. D'aucuns relèveront ici un esprit de contradiction de ma part, mais qu'importe, je ne crois pas être isolée pour autant dans cette vision des choses. Nous nous sommes interrogées sur le sujet avec une très bonne amie, laquelle a fini par écrire à quelques associations gay pour leur demander pourquoi la Gaypride était ainsi faite d'excès en tous genres, révélant à la population une image erronée, ou du moins déformée de l'homosexualité. Lesdites associations ont simplement répondu que sans cet esprit provocateur, la Gaypride ne serait pas la Gaypride, et que les personnes soucieuses d'avoir une démarche "sérieuse" devaient se mettre en tête de cortège, avec les élus et les associations. Dont acte. Personnellement, cela ne m'intéresse pas, je préfère regarder le "spectacle" de la terrasse d'un café en ne m'y impliquant pas vraiment, un peu comme un enfant qui regarderait par le trou de la serrure. Mais bon, cela dit, cela m'est arrivé de faire le mariole derrière un char!

Pour répondre à la deuxième partie de ta question, l'homosexualité n'est pas forcément une souffrance, du moins pas en tant que telle. C'est les comportements extérieurs, et le ressentiment qui en résulte qui induisent cette souffrance, qui existe à des degrés divers.

- N' as-tu pas l' impression que les "assos" quelques soient leurs bonnes intentions renforcent la "ghettoïsation" en ne s' ouvrant qu' aux homos eux mêmes (ce n' est pas à toi , médecin, que je vais devoir expliquer qu' il n' y a pas forcement besoin d' être homo pour prendre en charge la souffrance de celui ci) ?

Je pense globalement que la communautarisation n'est pas forcément quelque chose de bénéfique (on le voit bien aux Etats-Unis, où se sont créés de véritables ghettos de communautés, avec un paroxysme lorsque celles ci deviennent des zones de non droit). Je suis pour une dynamique d'intégration et non de communautés, et ce d'une manière générale. Malgré cela, les associations sont nécessaires en ce qu'elles constituent des forces de lobbying auprès des pouvoirs politiques, nécessaires lorsqu'ils s'agit de faire reconnaître de nouveaux droits. Mais elles gagneraient, à mon avis, à s'ouvrir davantage vers l'extérieur. Tout comme la revendication des droits des femmes n'a pu et ne peut se faire sans les hommes, celles des homos ne pourra se faire sans l'appui des hétéros.

 - Au lieu de faire des "plans médias" (et l' on sait bien que ceux ci ne retiennent que le "sensationnel") au sujet du mariage gay et de l'homoparentalité, ne vaudrait-il pas mieux en utilisant le lobbying et les relais d' opinion, lutter contre les idées reçues (dont je te rappelle qu' elles ont parfois impliqué la Faculté et tes illustre prédécesseurs: homosexualité = maladie mentale) qui reflétaient d' ailleurs pour certaines la réalité d' une génération précédente (lesbiennes MLF antiphallocrates...) et militer d' abord sur la protection sociale et patrimoniale du couple homo ?

Ah ben je n'avais pas vu que tu parlais du lobbying par la suite tiens... Je partage entièrement ton avis sur le fait que les "coups d'éclats" largement relayés par les médias qui ne sont pas en reste quand il s'agit de faire état du côté extravagant et réducteur de la cause homosexuelle. Le simulacre de mariage à Bègles n'a fait pour moi que nourrir l'argumentaire des homophobes. J'ai trouvé cela parfaitement ridicule. Plutôt que de dépenser leur énergie à organiser des cérémonies fantoches vouées à l'annulation par les tribunaux administratifs, ces élus aux idées loufoques feraient mieux d'aller plaider la cause sur les bancs de l'assemblée, et faire en sorte que le PACS soit au moins amélioré. Les dragées et la robe blanche à fanfreluches, c'est vraiment de l'accessoire pour moi. Aujourd'hui, il n'y a guère que les homos et les curés progressistes qui veulent s'emmerder avec l'institution mariage...

 Je n'ai pas compris l'allusion au mouvement féministe post-soixante-huitard...

- Certain(e)s disent qu’ils ne faut pas rechercher la cause de l’homosexualité, au prétexte qu' on ne recherche pas celle de l' hétérosexualité: n' est-ce pas anti-scientifique ? D' accord par contre sur une reformulation de la problématique qui doit plutôt être: pourquoi certains sont ils hétéros, d'autres, homos !

C'est une question de terminologie, mais elle a son importance, effectivement.

Au fait, toi qui es médecin, que penses tu de la réforme de la sécurité sociale?

Ecrit par Sappho, à 10:44 dans la rubrique "Psycho de comptoir".

Commentaires :

  werewolf
01-08-05
à 14:25

merci pour tes reponses

Je suis un peu rassuré, de voir que quelqu'un de concerné a des opinions sur ces sujets pas si eloignées des miennes; j'ai quelques points à souligner quand même:

Tout d'abord tu as tès bien compris le sens de la "question alambiquée"

Tu parles "d'assumer ses préférences": ce terme assumer m'ennuie toujours un peu à cause de sa double signification: "prendre à son compte", ce qui revient à sous entendre qu'on a une responsabilité dans sa propre homosexualité, et"accepter consciemment", qui me semble la bonne acception. Mais le plus souvent on l'utilise dans le sens d'assumer une responsabilté...d'où possible malentendu...

Quand j'ai parlé de souffrance, je sous entendais celle induite par le comportement des autres, ou par la difficulté à s'accepter en tant qu' homosexuel(le), et qui est la preuve, s'il en était besoin, que ce n'est pas un choix, encore moins une perversion. Il n'est bien sur pas dans mon idée de faire des homosexuels, encore une fois, des malades !

Quant à l'allusion au post-soixante-huitards, je voulais dire que dans l'esprit de cette génération, la la "gouine" se resume souvent à une feministe mysandre voyant derrière toute personne du sexe opposé un phallocrate en puissance... ce qui n'a pas facilité la communicatin et la comprehension mutuelle; (ceci n'a pas vocation a être une attaque à leur égard, je le precise avant...;))

Merci encore pour avoir pris le temps d'y refléchir et surtout d'y repondre !


  Sappho
02-08-05
à 19:27

Re: merci pour tes reponses

Tu as effectivement raison en ce qui concerne le terme "assumer", mais il est vrai que ce verbe est couramment usité dans ce domaine , c'est pourquoi j'ai fait le choix de l'utiliser moi-même.

En ce qui concerne les lesbiennes féministes (comprendre les féministes ultra), je pense qu'il s'agit là d'une espèce de disparition, et n'espère pas me tromper en affirmant cela.

Tu es généraliste? spécialiste?


  werewolf
02-08-05
à 19:36

Re: Re: merci pour tes reponses

Veut tout savoir...;).: généraliste 


  Sappho
03-08-05
à 09:41

Re: Re: Re: merci pour tes reponses

J'aime bien les médecins :-)

  werewolf
02-08-05
à 09:24

Désolé sappho, je viens de réaliser que je n'avais pas répondu à ta question sur la Sécu. Je n'ai d'ailleurs pas de réponse toute faite: l'exercice de la médecine est différent à Paris et en province, en ville et en milieu rural, en region touristique ou non ...Pour ce qui est du reproche de créer une médecine à 2 vitesses....ne l'est-elle pas déjà ? selon la proximité d'un grand centre, de sa notoriété ou de ses relations, on est pris en charge à l'hôpital , par un Patron, un chef de clinique, un médecin à diplôme étranger, voire un interne (non ! Melie! pas la têêête!) ;-))

Seul l'avenir dira, si toutefois le système actuel survit, si cette reforme était bonne ou mauvaise !La limitation de la redondance des examens  me parait a elle seule la justifier ! surtout quant on voit la gabegie  d'examens et l'absence de sens clinique que j'ai pu moi-même constater recemment dans un grand CHU

En reflechissant à cette question, je réalise qu'en ...un certain nombre d'années d'exercice de la médecine, jamais une fille ne s'est présentée comme homosexuelle....J'ai peut-être du faire, en presence de vomissements, quelques  tests de grossesse injustifiés ;))




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