LES MUSES DU NET- Le webzine internénettes

Je te rassure tout de suite, je ne suis pas "mal psychologiquement" ... Je suis parfaitement bien dans ma peau, et équilibrée. Néanmoins, je ne ressens pas le besoin de crier à toute la terre que je suis homosexuelle, de défiler en grande pompe à la gaypride avec une population dans laquelle je ne me reconnais absolument pas, de faire du prosélythisme gay, de me marier en robe blanche avec une femme devant un maire faussement ému, d'être regardée comme une homosexuelle avant d'être moi... Quand on parle de "droit à l'indifférence", c'est de cela dont il s'agit!

Et lorsque j'entends que parce qu'on ne fait pas tout cela, c'est que l'on assume pas, je ne puis m'empêcher de sortir de mes gonds! Je crois que pas mal de personnes n'ont rien compris.

Je veux dire qu'il existe des homos qui se sont ni des folles ni des camionneuses, ou qui ne sont pas des fêtards volages... Mais ceux-là, on ne les voit pas à la gaypride, ou alors ils se font très discrets...

y a aussi ceux qui veulent juste s'amuser dans une ambiance festive, sympatic, originale..........

Alors viendez tous samedi: allez les shtroumphs foufous, discrets, joyeux et troumphettes fofolles, tétéros , momos, palos, halos...............

Citation de Sinclair "C'est si bon comme çaaaaaa quand tout se mélangeeeeeeeeee".

Vous avez raison...

Votre texte est sublime rien a ajouter...

Signer: P.s

OUF!!!!

C'est tout ce que j'ai à te répondre...  Je me disais que j'allais finir par mourir avant d'avoir trouvé quelqu'un pensant la même chose  que moi...!!! 

Il est malheureu de se plaindre que quelque chose que l'on récolte apres l'avoir semé.  En effet, certains se disent plus accepté en allant boire un verre dans un bar "gay"...  Ridicule!! Ces gens se mettent eux-meme à l'écart du monde, dans une sorte de getto, par ce genre de comportement!!  et apres ils s'en plaignent!

Je peux assurer à ceux qui n'ont pas essayé que de s'arretter dans un bar "normal"( si normalité il y a...) accompagné de son compagon de même sexe, n'est pas plus mal accepté que dans un autre... Cela si l'on ne pousse pas les gestes d'attention à l'extreme. 

Ce qui m'intéresse, c'est justement votre discrétion, vous rejetez l'idée de ghettos, vous refusez d'étaler votre homosexualité. Cela signifie-t-il que vous ne vous inscrivez plus dans une forme de "lutte pour la reconnaissance"?

Si c'est pour me voir coller une étiquette sur le front, je ne préfère même pas chercher cette «reconnaissance». Je n'adhère pas au militantisme homosexuel dans la mesure où il est souvent vecteur de clichés, qui vont à mon sens et paradoxalement à l'encontre de ce à quoi ce militantisme
tend, et qui par là même desservent toute une partie de la population homosexuelle (j'en suis).

Voyez la Gaypride... Bien évidemment, ce genre d'évènements conduit à faire état sur la place publique des problèmes inhérents à la cause homosexuelle, ce qui est important et nécessaire.

Le problème est que les personnes qui observent cela de l'extérieur  y voient certes un grand carnaval  coloré et festif, mais également le milieu homo dans tous ses excès (pour ne pas dire dans toute son horreur): Défilés de créatures asexuées, postures douteuses sur les chars, discours prônant une sexualité très libérée et qui n'est pas forcément le lot de tous les homos... Est-ce de cela sont je suis sensée être "fière"?

 
Toutes les images que l'on donne à voir de l'homosexualité au grand public se résument à des émissions de télé-réalité grotesques, des histoires de mariages fantoches (et à seule vocation politique) dans le Bordelais, des défilés en chars, les films-clichés tels "Gazon maudit" ou
"Pédale douce" et tout le reste qui ne concerne que la face émergée de l'iceberg. Les médias, d'une manière générale, créent un effet de prisme déformant qui écarte toute une catégorie de personnes...

Tous les gays ne sont pas forcément des clubbers "fashion" ou des folles en puissance fréquentant les
sordides backrooms, et les lesbiennes des conductrices de 33 tonnes viriles...

Au delà des clichés, il existe des homosexuels discrets, épanouis et ne versant pas dans ce prosélytisme exacerbé, et qui ne se reconnaissent pas dans ce qu'on donne à voir de l'homosexualité à la plèbe. Mais eux, bien sur, on ne les voit pas...

Parce que, selon vous, la reconnaissance est acquise?

Il y a une différence entre être reconnue et acceptée.

Je ne souhaite pas être reconnue, et au contraire même, je fais tout ce qui est possible pour ne pas l'être.
Je ne souhaite pas que l'on puisse lire sur mon front que je suis homo, donc j'évite (sans trop de mal) de ressembler à un cliché importé d'un microcosme dans lequel je ne parviens pas à me reconnaître.

Donc, non, vous ne me verrez pas en marcel et treillis, arborant une ceinture multicolore et défilant à la Gaypride avec une plume dans les fesses!... ;-)

Parce que vous pouvez vivre cachée et que cela vous convient?

Si je vis "cachée", pour ainsi dire, c'est surtout pour préserver ma carrière professionnelle et ma famille. En outre, je tiens à préciser que mon individualité ne se résume pas à ma sexualité.

Quant à avoir un comportement ostentatoire, ce n'est tout simplement pas dans ma façon d'être. Même quand je fréquentais des garçons, je ne les embrassais pas à pleine bouche dans la rue, alors pourquoi le ferais-je plus avec une fille?

Pensez-vous qu'il est plus facile d'être lipstick que butch?

Je pense qu'il est effectivement plus aisé d'être une "lipstick" (bien que je n'aime pas cet anglicisme) qu'une butch, et ce pour différentes raisons:

- Tout d'abord, de par leur aspect physique et des signes ostentatoires qu'elles peuvent arborer, ces femmes s'inscrivent souvent au premier abord comme lesbiennes avant d'être des personnes lambda. Elles deviennent alors rapidement la "gouine" ou la "goudou" de la fac ou de l'entreprise avant
d'être Marie ou Anne...

C'est un peu comme si je me promenais dans la rue avec une pancarte "je couche avec des femmes, et alors?".

Je pense qu'il est malaisé de s'identifier par sa seule sexualité, d'autant que ceci est de l'ordre de l'intime, et j'estime de ce fait que tout le monde n'a pas à être au courant. Mais l'essentiel est que ces femmes vivent bien leur sexualité, tout en restant fidèles à elle-même, peu importe ce qu'en pensent les autres.

- Selon moi, ces femmes là ne sont pas toujours bien vues par les hommes car elles vont à l'encontre
du modèle patriarcal tel qu'il perdure depuis des lustres. Malgré les évolutions notables de ces quarante dernières années qui ont fait quelque peu vaciller le phallocentrisme omnipotent, les petites filles se doivent toujours d'épouser les caractéristiques de la femme modèle, parfaite mère de famille, douce et attentionnée, et quelque part docile...

Les petites filles doivent jouer à la poupée, sous peine d'être taxées de « garçons manqués ». Tout est contingenté par des phénomènes socioculturels.

C'est d'ailleurs ce que Simone de Beauvoir a résumé dans son célébrissime aphorisme : « On ne naît pas femme, on le devient »...

Une femme qui s'habille et se comporte comme un homme n'est plus vue par ces derniers comme une femme objet de désir, mais comme une concurrente potentielle, ce qui quelque part doit les déranger.

A contrario, de par son physique passe partout, la « lipstick » se fond dans la masse, et est donc de ce fait, moins en proie aux invectives.

Pour moi, deux jolies filles ensemble seront davantage regardées avec envie (relevée d'un soupçon de fantasme?) par les hommes (elles deviennent des objets de désir, et non des concurrentes), tandis que les "butch" essuieront plus facilement les insultes. Cela n’engage que moi. Il faudrait, pour en être sure, s’en référer aux intéressées, pour lesquelles je ne saurais être porte-parole.

Comment se déroulent vos rapports avec les hommes et avec les femmes hétéros?

- Avec les hommes

Il y a deux types d'hommes: Ceux qui savent et ceux qui ne savent pas.

Ceux qui ne savent pas:

J'évolue dans un monde professionnel "viril", dans un secteur où rares sont les femmes ayant des responsabilités. Aussi, il m'est impossible de parler de mon homosexualité à des collègues,  ceci afin d'éviter de mettre en péril ma carrière professionnelle. Alors comme
toute femme, je fais les frais de vaines tentatives de séduction émanant des hommes... Je passe bien entendu pour une célibataire éternellement insatiable... Je suis un peu la Bridget Jones indécrottable du bureau ! 

Exemple: Pas plus tard que tout à l'heure, je prenais un café avec un collègue, et il me dit :

- "la responsable marketing, c'est sur, c'est une gouine".

Je réponds: "ah bon, qu'est-ce qui te fait dire ça? C’est parce qu’elle est célibataire?"

Et lui de rétorquer: "Je ne sais pas, c'est son attitude avec les hommes qui est bizarre. Rien à voir avec le fait qu'elle soit célibataire. Tiens, toi par exemple, tu es célibataire, mais tu n'es pas gouine pour autant!"

Cela laisse songeur... Moi, je frémis intérieurement lorsque j'entends le mot "gouine", cela me hérisse le poil!

Ceux qui savent:

J'ai été contrainte de parler de mon orientation sexuelle à certains de mes "amoureux transis", croyant ainsi naïvement lever toute ambiguïté.

Mal m'en a pris, car au contraire, cet aveu les a confortés dans leurs sentiments, ou pire cela les a-t-il peut-être excités, mais toujours est-il qu'un homme se révèle  étrangement  "compréhensif" face à ce genre de confidences... En effet, il pense toujours être celui qui vous emmènera sur son cheval blanc loin du royaume des ombres, que si vous êtes lesbienne c'est que vous ne l'aviez pas encore rencontré...

Je n'ai jamais ressenti avec un homme ce que j'ai pu éprouver avec une femme. C'est tellement différent que cela en devient incomparable. C'est comme comparer une trottinette avec une Rolls-Royce!!

Autre chose : L'idée selon laquelle les hommes fantasment sur les lesbiennes n'est pas une idée reçue. Il n'y a qu'à voir les propositions douteuses que l'on peut se voir offrir quand on se balade en galante compagnie!

Concernant les femmes hétéros :

Je pense que l'on suscite l'intérêt de beaucoup de ces dames, la bisexualité (latente ou non) étant assez répandue chez les femmes.

Lorsque l'on annonce à une femme hétéro que l'on est lesbienne, il y a d'abord un mouvement de recul (Mon Dieu, elle va me draguer! Mais non, rassurez-vous mesdames, on ne drague pas tout ce qui bouge et qui a des seins), et parfois certaines (des séductrices notamment) tendent
insidieusement des perches qu'il est parfois difficile de ne pas saisir!! ;-)

Vous montrez une belle photo d'amoureuses, comment trouvez-vous une partenaire sans passer par les rassemblements ou le "milieu"? Comment se reconnaître?

J'ai toujours eu beaucoup de mal avec le communautarisme en général et le communautarisme gay en particulier. Il existe depuis longtemps des bars, restaurants et boites homo, mais aujourd'hui, on a poussé le vice jusqu'à créer des agences de voyages gay,  des boulangeries gay, et même des
cabinets médicaux gay! C'est important d'avoir des lieux pour se retrouver, mais je trouve qu'il ne faut pas tomber dans l'excès du communautarisme à outrance.

Certains se sentent dans ces lieux-là comme des poissons dans l'eau, d'autres non, mais ont
été paradoxalement amenés à fréquenter ces endroits dans l'espoir de rencontrer des personnes ayant les mêmes préoccupations.

Je connais ces lieux, mais je ne les ai jamais utilisés comme moyens de rencontre. Quand j'y vais, c'est essentiellement pour m'amuser, car j'aime danser et les boites hétéros sont souvent un ramassis
de dragueurs fortement imbibés de substances alcoolisées, et chez qui deux femmes ensemble peuvent inspirer quelque pensée lubrique... Pour pouvoir danser tranquillement avec son amie, il apparaît vite indispensable d'opter pour la boîte gay!! ;-)

Je préfère privilégier les réseaux d'amies, ou les rencontres par Internet, car s'y cachent souvent des filles qui ne fréquentent pas forcément le milieu, et qui ont à peu près les mêmes attentes que moi. C'est une quête fastidieuse, mais dans la tumultueuse rivière se dissimulent parfois quelques pépites...

L'avantage que nous avons, nous femmes c'est que le saphisme est un peu un phénomène de mode et que les femmes dites hétéros ne sont guère farouches.

Pour citer des exemples: J'ai une amie qui est avec sa voisine de palier, une autre avec une camarade de fac, une autre a eu une aventure avec l'une de ses profs... Une amitié qui dérape, c'est un grand classique aussi...

Malgré tout cela, je pense qu'il nous est tout aussi difficile de rencontrer l'âme soeur que n'importe quelle hétéro. Et si j'avais des solutions imparables pour débusquer une jeune femme à la fois pleine de charme et n'ayant pas un QI de gallinacé, je commencerais par me les appliquer!! ;)

Je pense que nous sommes quand même nombreuses à te ressembler, Sappho, à avoir des idées et ressentis sur nous-même en tant que lesbiennes, qui soient exactement ce que tu expliques dans ton texte. C'est toujours un plaisir de lire de telles déclarations. Bonne continuation!

à ce commentaire, je dis : bravo !!!

un hétéro insouciant

c'est la première fois que je trouve un article comme le tien sur le net!!ça fait vraiment du bien de voir que l'on est pas seule!et de voir que je ne suis pas la seule avec ma copine à savoir ce qu'est une lipstick!!!moi j'en suis une, ma copine aussi et on est fière de l'être et merci pour la photo!!!Ps:j'ai d'ailleurs fait mon site sur les lipsticks, besoin de reconnaissance oblige, j'en avais trop marre des clichés a la "balasko dans gazon maudit"!!!

kisss

Je me permets, car étant moi-même assez féminine (trop au goût de certaines, pas tant que ça pour d'autres...)

- ah zut tout d'abord bonjour, bonsoir, bonne nuit selon l'heure et la durée de connexion-

 donc je me permets de dire que oui oui vivons cachées...

C'est vrai c'est possible et surement agréable  car avec ta demoiselle vous vous êtes trouvées (j'ignore de quand date le message pardon si gaffe douleureuse  malgré moi ... ? )

oui, oui, les endroits pour les filles féminines ne courent pas les rues de Paris (ils sont en construction dans ma tête et quelques autres mais ils ne courent pas, c'est certain, y'a du boulot)

 et oui ce soir j'étais en robe, en talons et j'étais un ovni parmi les ovnis mdr (non je ne développerai pas la méchanté qui m'a traversé l'esprit)

oui oui ca fait peur aux filles plus masculines qui n'ont que l'apparence de la force (mentale physique etc) car j'ai l'air fragile comme ca (pourtant je cours avec mes bottes, je rembarre en mini robe, me fais pas frapper ou sinon me laisse pas frapper et peux même dissuader des individus d'embêter ma copine féminine, masculine si c'est nécessaire)

alors oui oui ca fait militante à l'envers, mais est-ce qu'il faut être soit pas trop jolie, soit pas trop féminine pour se faire draguer (ou draguer) dans ce charmant "milieu" hum hum hum je suis sceptique donc je vais draguer ma fleuriste ca sera plus simple en fait :)

Euh, petite grosse erreur, Mlle Sappho pourriez-vous, s'il vous plait, la corriger : le nom que j'ai inscrit est bien beau mais je ne voulais pas du tout que ce soit ca qui s'affiche, suis-je bête (et comme je maitrise le net mdr) bon bon j'espère que vous comprendrez, si solution il y a pour mettre Lee à la place, merci, et si pour cela il faut effacer mon message pas de souci (ceci je me dis, il y a toujours une solution mdr)

Bon aurevoir ... :)