LES MUSES DU NET- Le webzine internénettes

Quelle ville, si ce n'est Paris, est plus romantique que Venise, cité lacustre?

Différence fondamentale avec la Ville lumière, la promiscuité et cette incroyable chaleur humaine propre aux grandes métropoles ne se rencontre pas dans les profondeurs souterraines du métropolitain, mais dans le tumulte des vaporetti, ces bateaux publics qui sont les seuls transports publics qui aient le droit de citer dans la ville avec les taxis-bâteaux et les gondoles.

Je suis debout dans le Vaporetto n°1 lorsque celui-ci s'amarre stazione Rialto, juste en amont du fameux pont du même nom. Le caboteur hors d'age se trouve très vite envahi d'une foule de touristes de toutes les nationalités. Benvenuto a San Marco, le quartier le plus touristique de la ville!

C'est là que je remarque un type au faciès patibulaire mais presque, qui, au fil des stations, se rapproche dangereusement de moi jusqu'à finir par me coller littéralement. J'essaye de gagner de l'espace, et en bonne paranoïaque, je serre mon appareil-photo contre ma hanche. Il pourrait s'agir d'un pick-pocket.

La Trentenaire pas en toc me regarde de loin d'un air circonspect, et je lis dans son regard toutes ses interrogations: "Mais qu'est ce que tu fabriques ma vieille? Il y a plein de place où je suis..."

Mais impossible de me dégager. Le type est toujours là, collé à moi les bras croisés dans son blouson. Je le sens contre moi. D'ailleurs, sa façon de croiser les bras est pour le moins étrange. Mais qu'est-ce qu'il fabrique?

Ce n'est que quelques minutes plus tard que je réalise enfin, la pression se faisant plus appuyée:

Nom d'une cacahouète, ce type est en train de me peloter les seins à travers son blouson !

Et comme un gosse pris la main dans le sac (c'est le cas de le dire), il est descendu à la station suivante sans que je n'aie pu piper un mot.

Maintenant, je peux le dire: J'ai goûté au romantisme vénitien.