Comment me voient-ils, comment les vois-je,
Ils me désirent comme je désire les femmes,
Et leurs pensées évanouies en un vague mirage,
Ils n'ont de cesse de voir en moi le reflet de leur âme.
Messieurs, je ne vous aime pas, ou si peu, et pour cause, j'aime les dames,
Cessez donc de voir en moi l'objet de vos fantasmes,
Enfoncée jusqu'au cou dans un saphique marasme,
Je ne me laisse plus compter fleurette par de trop virils quidams.
Allons, messieurs soyez donc raisonnables,
Lorsque je vous dis, j'aime les femmes,
Adieu je dis à un certain schéma, un bonheur confortable,
Mais par tous les dieux, n'en faites pas, pour la cause masculine, un drame.
Avouez qu'à cet aveu dont vous vous faites l'écho,
Votre curiosité, n'en est que plus attisée,
Et loin de m'ôter de la liste de vos potentiels alter ego,
Vous vous voyez déjà m'enlever, en preux chevaliers, de ma funeste destinée.
Navrée messieurs, d'ainsi vous décevoir, et sans vouloir vous rendre amers,
Je laisse à d'autres la robe de mariée, les fastueux dîners,
La belle-mère, les vacances à l'Ile de Ré, et les noces au diable vauvert,
Flanquée de deux ou trois mouflets, je n'en serais pas plus comblée.
Vous n'êtes pas sans me plaire, j'en conviens aisément,
Et si je ne vous imagine guère dans le rôle de binôme,
Ce n'est pas parce que je n'aime pas les hommes,
C'est juste , je dois l'avouer, que j'aime les femmes, tout simplement.