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Sa lubie ne la quittait plus, au point d’en devenir une obsession. Elle n’avait plus le cœur à grand chose, ni même à se distraire, sauf à considérer que s’occuper de ses enfants fut une activité distrayante.
Elle se réfugiait dès le soir venu dans des activités solitaires, prétextant avoir quelque affaire à régler pour sa société. Jamais des préoccupations comptables et fiscales ne l’avaient autant accaparée.
Aux yeux de son mari en tout cas.
D’ailleurs, les rapports intimes avec ce dernier se réduisaient à leur plus simple expression, même si sa satisfaction à lui, toute masculine, n’était en rien altérée, de sorte qu’il n’avait aucune espèce de doute sur les pensées vagabondes de son épouse.
Il pouvait y mettre autant d’énergie et de cœur que possible, elle n’avait jamais ressenti le moindre plaisir lors du sacrosaint coït, et préférait qu’il s’attardât sur son corps par des caresses subtiles, plutôt que de croire mordicus qu’il parviendrait à lui conférer le moindre frisson par l’entremise de son disgracieux appendice.
Quatre-vingt quinze fois sur cent, la femme s’emmerde en baisant, qu’on le taise ou le confesse, c’est pas tous les jours qu’on lui déride les fesses…. . La chanson de Brassens lui revenait en tête tel un refrain lancinant, ce qui finalement avait le don de la faire sourire, et de lui faire prendre les choses avec philosophie, malgré l’incongruité de la situation. Elle n’était donc pas la seule.
Même si les pauvres bougres convaincus du contraire sont des cocus, ce n’était même pas le cas de son mari, qu’elle avait toujours respecté, et pour lequel elle s’était astreinte à la plus stricte fidélité durant ces dix années de vie maritale. Même si, par extraordinaire, l’idée lui avait traversé l’esprit d’écorner le pacte conjugal, une seule pensée à ses enfants l’en eut rapidement dissuadée.
A l'heure de l'œuvre de chair, elle est souvent triste… Mais il n’y avait plus rien à faire, ce n’était plus de cela dont elle avait envie. A trente-sept ans, elle était convaincue d’avoir fait le tour de la question.
Et c’est précisément dans les instants qui auraient du constituer le paroxysme de son union conjugale, que sa lubie lui revenait de façon violente, bien qu’elle n'était pas convaincue que celle-ci fut circonscrite à l’ étroite sphère de la sexualité.
La femme qui possède tout en elle pour donner le goût des fêtes charnelles, est avant tout sentimentale, comme le chantait très justement le poète de Sète. Le sexe n’était qu’accessoire, une appétence toute autre la rongeait : elle avait simplement soif d’un partage absolu, envie d’une forme de connivence insubmersible, d’une once supplémentaire de frisson, ce qui, en soi, n’avait pas forcément quelque chose à voir avec l’érotisme.
Bref, elle avait envie d’une femme, mais elle n’en savait pas plus. Sauf que rien ne l’arrêterait plus dans sa course à l’épanouissement.
Les enfants avaient grandi, il était grand temps de penser à soi.
Commentaires :
Jess42 |
yepPas mal du tout... c'est qqc qui peut arrivé et qui arrive à pas mal de femmes j'en connais qui devrait lire tout ca!!
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Koralee 06-06-05
à 16:05 |
Re: yepMon dieu ... c'est ce qui va m'arriver ...
Ah mais non, je suis déjà lesbienne, un soucis de moins à régler après un déménagement ... manque plus que la ligne de téléphone ! En tous cas, comme toujours c'est sacrément bien écrit ! <= va finir par tomber amoureuse |
Jess42 06-06-05
à 16:30 |
et ben!!!oui c'est sur que c'est bien écrit c'est ce que je lui dis souvent.... ( mais moi vais pas tomber amoureuse pour autant!mdr)
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Koralee 06-06-05
à 16:42 |
Re: et ben!!!#ROUGIS#
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à 23:13