LES MUSES DU NET- Le webzine internénettes

Mon voyage, comme le tien
était celui de la nuit
et notre langage était un rythme
hésitant
cherchant le secours d'un écho

Bruit de pas
de pieds nus
sur les branchent qui craquent

Bruits d'impatience
piétinements
plantes qui foulent un lit de feuilles
mortes

Déjà le passé éxistait
déjà l'Histoire était assez longue
pour que l'on pose des questions

Boue, paille, plume brisée
animal égorgé
ventre qui hurle

Alors je suis venu m'asseoir
près du feu où les hommes
attendaient
qui prenne forme leur attente

Leurs mains posées sur la terre
écoutaient venir l'instant de laisser jaillir

l'expression et son moyen
la folie et sa raison

Notre veille oscillait
entre les étreintes du vouloir
et le vertige du trait

La matière était lente à venir...

Longue et sinueuse empreinte
pressée contre la pierre
qui a longtemps attendu

qui enfin témoigne

Ces fissures que rongent les lichens
racontent l'histoire de ceux
qui bien avant nous
ont voulu percer le secret
de cet existence
ténébreuse par la chair, volontaire par l'esprit

Elles disent le temps d'user
son corps à la pierre, à la terre
elles disent le temps
d'y déposer ses os

Elles disent...

Dans ma fuite j'ai griffé la roche
et ses plaies étaient ocres
et ses plaies étaient les miennes
ouvertes et signifiantes

Ombre soufflée
trace brûlée

Champs infinis
où le noir repose
comme le squellette de l'art

Le signe, l'écrit
sauvent l'oubli
et comdamnent à la mémoire.