LES MUSES DU NET- Le webzine internénettes

Certaines d'entre vous vont pouvoir se réjouir, en tout cas celles qui me trouvent trop critique à l'égard du microcosme lesbien et la pseudo "culture" y afférente.

 Je vous l'annonce officiellement : j'ai enfin trouvé de quoi me satisfaire parmi l'éventail pour le moins étriqué de fictions "spécialisées" que l'on donne à voir à la plèbe gouinophile.

Certes, j'avais pu apprécier (le fait est que cela est suffisamment rare pour mériter d'être souligné) les trois épisodes de la saga de la BBC "Tipping the velvet", que je conseille vivement aux anglophones, mais la vue de films tels que "My new best friend", "High art", "Better than chocolate", "Bars girls" ou le mièvrissime "When the night is falling" qui m'avaient tant affligée que je m'étais jurée de ne plus laisser mon pauvre PC allumé des journées entières, pour télécharger des oeuvres saphiques que de toute façon je n'aurais pas le courage de regarder jusqu'au bout (je sais, le téléchargement c'est pôô bien, mais entre nous, je constate a posteriori que j'ai bien fait de ne pas dépenser une partie de mon pécule mensuel dans de tels navets).

J'avais donc abouti, de façon quelque peu hâtive sûrement, à la conclusion suivante: Il n'y a point d'oeuvre saphique hors des sentiers battus du mièvre et du glauque.

Pourquoi les films "lesbiens" sont-ils nécessairement voués, de manière extrêmement manichéenne, à verser dans des histoires d'amour cul-cul la praline d'une part, ou dans le sexe facile, la drogue, les pouffes anecdotiquement bisexuelles d'autre part?

Ceci étant exposé, je sens poindre sur vos lèvres (ou plutôt sur la pulpe de vos petits doigts boudinés) la question suivante: Quelle est donc cette fiction en mesure de contenter la plus insatisfaite des "webmastrices de sites rassemblant des lesbiennes féminines pas trop désagréables à regarder" (pseudonyme que je tiens de ma "grosse feignasse" préférée)?

Et bien, il s'agit ni plus ni moins de la nouvelle série "the L word", produite par la chaîne de télévision américaine Showtime. Moi qui de coutume n'apprécie pas outre mesure les séries télévisées, j'ai été agréablement surprise par la fraîcheur de cette fiction mettant en scène une bande d'amies lesbiennes, aux personnalités très différentes, et qui n'en sont pas moins femmes et... (tenez-vous bien) féminines! (cela change des camionneuses en salopette, même si le réalisme de la fiction en prend inévitablement un coup!). Vous avez déjà vu des lesbiennes aussi canon, hein? Moi non...

Il s'agit d'histoires de femmes modernes avant d'être des histoires de lesbiennes, même si leur sexualité joue un grand rôle dans leur façon de voir les choses et de vivre leur vie, ce qui rend l'approche intéressante, même si cela reste une série télévisée n'ayant pas d'autre vocation que le divertissement des téléspectatrices (et pourquoi pas -teurs!). N'attendez donc pas de débats philosophiques vous emmenant dans les hautes sphères de la Pensée.

On aurait presque l'impression, à regarder la série, que le saphisme est naturel et généralisé, et l'hétérosexualité quasi-marginalisée! Pas de rires enregistrés et de sentiment de claustrophobie aigüe comme dans des séries comme Friends (que j'ai du mal à supporter pour cette raison): les filles bougent, et les décors avec.

Parmi les personnages, nous avons (en vrac): un couple établi cherchant à avoir un enfant, une tennis-woman qui refoule son attirance envers ses semblables, et qui a du mal à faire sa sortie de placard, une journaliste notoirement bisexuelle, une collectionneuse de conquêtes (on pourrait l'assimiler à la blisseuse de base), une hétérote sur le point de se faire passer la bague au doigt, et qui sombre du côté obscur de la force en compagnie d'une tenancière de bar qui tient plus de la bonne atomique que de la barmaid virile... (inutile de préciser que c'est ma préférée, j'en bave sur mon clavier...).

Seul regret, une seule comédienne du casting est réellement lesbienne (et paradoxalement, elle joue le rôle de la bi), ce qui nous ramène à une triste réalité: Tout cela n'est que de la fiction! (snif!)

Vous l'aurez compris, cette série est à voir. Faites bosser Mumule, ou précipitez-vous sur le coffret de DVD.

Et pour ceux qui n'auraient pas compris, le "mot en L", c'est "lesbienne".