LES MUSES DU NET- Le webzine internénettes

Premier gémissement, je tends l'oreille...

Deuxième: hum je ne rêve pas, je suis bien réveillée. Et je m'aperçois que j'ai encore fichu le compagnon de mes folles nuits célibataires (mon ours en peluche) par terre. Le pauvre.

Troisième: Confirmation.  Il est 2h05 du matin, ma voisine voisine nymphomane, et blonde peroxydée de surcroît (mais n'ayant néanmoins aucune espèce de parenté ou de ressemblance avec la "blonde sexuelle"  pulpeuse que l'on s'imagine en l'entendant vociférer) est encore  en train de s’envoyer en l’air et m'a de nouveau réveillée, tout comme hier, avant-hier, avant-avant-hier et toute la semaine dernière. Ceci à heures fixes (en tant que gallinacé qui se respecte, ma voisine est réglée comme les poules).

Au début, c'est amusant, on se dit que l'on aura quelque chose à raconter aux collègues le lendemain matin devant la machine à café. Mais là, cela fait tout de même une semaine que je me pointe au bureau avec la mine déconfite de la fille qui a l'air d’avoir visité le 7^ème ciel toute la nuit, avec le sourire épanoui en moins...  Et bien non, ce n'est même pas moi, c'est ma voisine!! Pendant que certaines baisent, d'autres trinquent, et ça c'est inadmissible!

Toutes les nuits, même rituel: Dès les premiers cris, j’assène le mur de coups de poings (aïe !), dès que l’affaire se corse et qu’aux gémissements s’ajoutent des "oh ouiiiii, encore !!!!", à en faire trembler les murs, et avec une persistance de plus en plus prégnante de la voyelle « i » (exemple : « oh ouiiiiii, oh ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!»), j'attaque le malheureux mur en tambourinant avec les pieds, et je mets un disque de trompette militaire au volume maximum pour empêcher, autant que faire se peut, la libidineuse nocturne de jouir. Mais rien n'y fait.

J'attends alors assise dans mon lit que la bruyante voisine veuille bien parvenir à l'orgasme promptement, car il me semble qu'avec une libido pareille, cela finit toujours par arriver rapidement. Après réflexion, mon optimisme s’apparente davantage à de la naïveté.

J’ai même le temps de soliloquer :

-         Mais combien sont-ils bon sang ??!!

-         Pourquoi on n’entend pas de voix d’homme ? Elle n’est pas toute seule quand même ?!

-         Si c’est ça l’orgasme, je crois bien que je suis frigide…

-         C’est décidé, demain, je leur mets un mot dans la boite aux lettres. Voyons… « Les ébats, c’est aussi bien en silence, surtout pour les voisins ». Non, « Je vous prie d’avoir l’amabilité de bien vouloir jouir en silence. Les murs ont des oreilles (en l’occurrence les miennes !) ». Non, « je suis célibataire, alors par pitié, soyez respectueux de ma chasteté et de mon sommeil la nuit lorsque vous faites un tour au 7^ème ciel ». Non, non, et non. Grrrrrr… elle m’énerve !! Elle a fait une over-dose de Sex-Pills au gingembre ou quoi ?!

-         C’est pas bientôt fini c’bordel ???! (dixit Bernard dans les bronzés font du ski). Et dire que jusqu’à présent la scène culte des italiens qui forniquaient ostensiblement dans le refuge montagnard me faisait rire…

... Silence ? Ô miracle, elle a jouit… Ouf, je suis tranquille jusqu’à la prochaine libidinerie. Pour le petit mot, on verra demain matin... ZZzzz...