LES MUSES DU NET- Le webzine internénettes

Malgré mon expérience de noctambule aguerrie, je me remets difficilement de mon coucher à 7H30, de mes quatre petites heures de sommeil (en témoigne le manque de fluidité de mon écriture, que j’espère vous me pardonnerez), mais je ne regrette en rien la soirée passée. L’age m’use sans doute… Comme dit la chanson d’Alizée, « J'ai pas l'habitude, même si j'ai l'allure, j’ai pas vingt ans »…

J’ai vingt-cinq ans, et c’est bien pire.

Après un apéro vodka-M&M’s chez notre gersoise préférée, nous avons rejoint tranquillement  la salle du Bataclan pour la soirée kitchouille des « Follivores ». Grande première.

Temporairement privées de nos chevaliers servants masculins, nous nous sommes présentées seules devant le videur de la soirée, un sourire alcoolisé aux lèvres, et avons manqué de nous faire refouler par le cerbère de ces lieux. Motifs : Nous ne sommes dotées que d’un sexe féminin (excusez-nous du peu), et point d’éphèbes virilement dotés  pour nous accompagner.

Heureusement, l’aveu in extremis de notre lesbophilie nous a permis d’obtenir le sésame pour pénétrer  dans l’antre enfumé d’où s’échappaient quelques notes de « je te survivrai » de Jean-Pierre François ou de « la grande Zoa » de Régine (de grands classiques devant l’éternel). Etant une adepte des ringardises en tous genres, j’étais comme un coq en pâte…

Pas beaucoup de filles alentours (cela se comprend, on les filtre à l’entrée), beaucoup de momosexuels (mon Dieu, tous ces hommes torse-nu qui s'embrassent à qui mieux mieux!), une densité impressionnante de beaux mâles au mètre carré. Il n’y a pas à dire, cela change des gynécées de la rive gauche ou des grands boulevards…

Faute de belles filles à contempler, je me suis donc rabattue sur le troupeau de mâles en goguette, à moitié dénudés. Je me suis d’ailleurs surprise à me rincer l’œil sur les saillants abdominaux du serveur de « bière à la pompe », et j’ai succombé au regard ténébreux d’un des sodomites qui nous accompagnaient… Gosh ! Moi qui croyais être lesbienne, me voilà « pédéphile » !…

Ambiance bon enfant donc, à laquelle notre volubile gersoise, championne en titre de la convivialité improvisée, a nettement contribué en slalomant entre les beaux uranistes, en prenant soin de verbiager avec chacun d’eux au passage…

Echauffée par mes quatre vodkas-orange, je me déhanchais sur « allo-allo monsieur l’ordinateur » de Dorothée, tandis que Nanouche, première du nom, était à l’œuvre dans ses talents de chaudière du sud-ouest. C’est tout de même la seule lesbienne que je connais qui est capable, dans une seule et même soirée, d’arracher des baisers à la fois à des pédés et à des hétérotes. Cela force évidemment mon respect, moi qui ne suis pas capable d’en soutirer un à une lesbienne (ou plutôt de m’en faire soutirer un)! Je suis décidément trop cérébrale pour me laisser aller à une telle légèreté… (On n’en fait plus des modèles comme moi aujourd’hui, c’est bien trop dépassé !). Tout de même, quel talent, cette Nanouche, elle a tout de même embrassé le bel éphèbe au regard envoûtant… Grrrr…

Je vais finir par croire que j’ai vraiment la poisse. Nous étions dans une soirée gay, organisée par des gays pour des gays qui aiment les gays. Bref, logiquement, nous devions être entourées de sodomites hostiles à toute émanation féminine.

Et bien non, il y avait là un hétéro qui visiblement ignorait tout de sa lourdeur intrinsèque, probablement en raison de son degré éthylique avancé.

Et devinez qui il a collé toute la soirée ?

Bibi, bien entendu !!

Je suis décidément trop gentille (ou naïve). J’ai d’abord cru qu’il était homo (ben oui logique, c’était une soirée homo, et en plus il avait l’air d’un homo !). J’ai donc conversé aimablement avec lui, jusqu’au moment où il m’a avoué qu’il me trouvait très séduisante, et qu’il était ravi de trouver une « hétéro » dans une telle soirée, le tout en m’enlaçant dans ses bras transpirants et poilus (berk !)… J’ai alors commencé à douter de son homosexualité apparente, et il m’a confirmé qu’il ne l’était point. Vade retro satanas !!! Malgré les regards noirs de Shérine, ma meilleure amie, et des tentatives de récupération de mes amies, l’homme n’a pas bougé. Ou s’il bougeait, il revenait indéfiniment à la charge.

Une bonne âme répondant au prénom de Carole, parfaite inconnue au demeurant, est alors venue à mon secours, en me prenant dans ses bras. Elle a prétendu être ma copine et m’a collé un smack sous les yeux interloqués du dragueur impénitent. Je n’en demandais pas tant, d’autant plus que cela n’a pas découragé notre dragueur de comptoir.

Shérine s’est alors mise en colère, le dragueur s’est énervé, Carole a sorti son arsenal de prises de kung-fu, et cela a failli dégénérer en baston en plein milieu de la piste de danse…

J’ai finalement réussi à interpeller un des amis du type, qui a bien voulu aller récupérer son pote planté au milieu d’une horde de filles quelque peu remontées.

Bref, malgré ce petit intermède lunaire, tout s’est passé pour le mieux… L’ambiance était très sympa, et j’ai même dansé quelques zouks et rocks endiablés (style encore à travailler cependant, mais je progresse doucement mais sûrement).

En outre, nous avons été gratifiés d'un petit spectacle gratuit en sortant du Bataclan, qui nous a ramenés dans la réalité du monde hétérosexué : Un couple dénudé et les quatre fers en l’air en train de batifoler dans une voiture en plein sur le boulevard Voltaire !