Tout un chacun est en recherche perpétuelle de celui qui sera son Autre, l'alter ego fantasmé, voire idéalisé, qu'il soit du sexe opposé ou du même sexe, la démarche est vraisemblablement identique.
Mais cette impression est à mon sens relativement plus stigmatisée dans les amours homosexuelles, et les psychanalystes n'ont pas manqué de le relever.
Stigmatisée, parce qu'il y a sans doute une part de narcissisme ou tout du moins d'identification de soi dans l'homosexualité, fut elle vénielle. Lors de mes immersions en panthère observatrice dans les antres communautaristes, j'ai pu constater les deux éléments d'un couple se ressemblaient souvent étrangement. Les femmes masculines s'associent aux femmes masculines, les féminines s'allient aux féminines... La question sous-jacente est de savoir si elle sont ainsi par mimétisme, ou parce qu'elles n'ont d'autres choix que
se tourner vers leurs semblables (je parle ici surtout les femmes masculines, car c'est souvent un argument qui revient de façon récurrente lorsque je pose la question autour de moi). Ce qui est vrai en amour l'est aussi en amitié, bien qu'il y ait toujours des exemples pour prouver l'inverse. Cela dit, les clichés camionneuse/féminine ensemble demeurent relativement rares d'après ce que j'ai pu observer (je n'irais pas jusqu'à dire que cela n'existe pas!). Les images d'Epinal véhiculées par des films tels "Gazon maudit" - film dénué d'intérêt au demeurant - n'existent d'ailleurs souvent que dans l'esprit des personnes coupées de la réalité homosexuelle. La réalité est tout autre.
Pour ma part, j'attends de mon Autre qu'il soit paradoxalement à mon image et différent de moi. Les assertions sus exposées sont donc à la fois vraies et fausses. A ce titre, mes détracteurs ne manqueront pas de relever quelques contradictions dans mon discours, mais elles sont délibérées. Je en veux pas non plus verser dans l'obscurantisme le plus complet en stigmatisant des impressions "capturées" au gré de mes diverses pérégrinations. Comme Monet en son temps, je me plonge dans une réalité pour en retranscrire des impressions qui me sont personnelles. C'est pourquoi chaque oeuvre est unique. L'"impression soleil levant" que je retire de toutes ces observations est donc la mienne propre, et n'engage que mon humble personne...
Bien sur, je ne conçois mon Autre que différent de moi, dans la mesure où c'est dans la différence que l'on s'enrichit. D'ailleurs, je m'ennuierais certainement à mourir en compagnie de mon clone, car je n'aurais rien à retirer de lui, et lui de moi. En outre, comme je ne prends jamais les devants, bien campée en face d'un clone aussi passif que moi, je serais bien ennuyée!!! (et oui, les aspects pratiques ont leur intérêt!).
Soit, mais au delà de cela, c'est bien un autre soi, ou en tout cas une projection de son être, que l'on recherche, même si on ne le trouve jamais puisque chaque être est unique. A l'idéalisme succède alors la résignation (à ne pas prendre au sens négatif du terme).
A ce titre, certaines réflexions reviennent par exemple de façon recurrente dans les dialogues par internet. Lorsque l'on s'adresse à une personne en lui demandant ce qu'elle recherche dans les obscures contrées cybernétiques, elle répond souvent: "je cherche une fille qui soit comme ci, comme ça.... bref un peu comme moi". Tout est dit.
Sans vouloir verser dans la psychologie que comptoir, Freud affirmait déjà en 1910 dans une note ajoutée aux « Trois essais sur la théorie de la sexualité » que l'homosexualité était liée pour partie au narcissisme du sujet.
Freud affirmait que le stade narcissique est sans doute inévitable au cours du développement, mais certaines personnes s'y fixeraient de façon prolongée.
Finalement le choix hétérosexuel n'est qu'un relatif détachement du
narcissisme, bien que la psyché humaine reste à jamais marquée par son exigence antérieure : que l'objet d'amour soit sexué à l'image du sujet.
Soit, Freud a dit pas mal d'inepties aussi, et je ne bois nullement ses paroles ou ses écrits. Que l'on adhère ou non à ses thérories, il est amusant d'observer autour de soi les couples qui se forment et se déforment. Observez, et vous verrez...
PS: Plus je me relis, plus je me dis que je suis partie en sucette dans cet article! Pardonnez-moi chers lecteurs (sil y en a!!).
à 15:58