LES MUSES DU NET- Le webzine internénettes

Lassée du Scrabble ou de la série "Arabesque, le journal télévisé de Jean-Pierre Pernaut étant terminé depuis un moment, vous avez achevé votre dernière grille de mots fléchés.

Vous ne savez pas quoi faire de votre dimanche après-midi.

 
Le fond de tasse de votre verveine-menthe vous inspire une lubie salvatrice: Vous avez envie de danser. Un peu comme cette envie frénétique de vous déhancher au milieu de jolies filles qui vous assaille sans préavis le samedi soir. Etrange un dimanche après-midi. Qu'importe, vous êtes du genre impulsive.

Il parait que le Pulp est ouvert le dimanche après-midi. Pourquoi pas aller y faire un tour?

Vous relevez péniblement votre masse mollement affalée sur le canapé (vous étiez à deux doigts d'attraper des escarres), et quittez votre logis d'un pas décidé.

Arrivée boulevard Poissonnière (un nom prédestiné pour une boîte lesbienne!), vous rentrez dans la boîte de nuit, et vous voilà témoin d'une scène effroyable: Le Pulp est envahi de mamies et de papys!!

Le bar où vous aviez commandé jadis à une serveuse peu aimable une vodka-orange noyée de glaçons au goût imperceptible d'alcool, est investi par des vétérans sirotant un thé Ceylan agrémenté de petits Lu. Des couples enchaînent des valses chaloupées, sous le regard bienveillant de Mamies aux cheveux violine qui refont le monde sur le canapé où  vous vous étiez précisément fait aborder par une blonde peu farouche… Ambiance bords de Marne d’un autre temps.

Vous croyez rêver, vous vous frottez les yeux, manquant de justesse de perdre une lentille de contact, mais la scène est bien réelle :  Le Pulp se transforme le dimanche après-midi en thé-dansant pour les Cartes Vermeil.

Si les pauvres ancêtres savaient ce qui se passe dans cette boite le samedi soir, ils s’en étoufferaient certainement avec leur petit Lu…

En ce qui vous concerne, vous avez beau boire de la verveine-menthe et combler votre emploi du temps dominical en paressant devant les enquêtes soporifiques  de Jessica Fletcher, vous vous refusez à rentrer dans la catégorie des dinosaures du Poulpe.

Vous rentrez chez vous, l’air hagard.