LES MUSES DU NET- Le webzine internénettes

Se retourner sur le passé comme on se retournerait sur un inconnu dans la rue qui, de toute façon ne nous verra pas et poursuivra sa route comme si de rien n’était, est une erreur à ne pas commettre pour éviter de ruminer des souvenirs peu propices à la sérénité de l’esprit. Toujours regarder droit devant soi, telle est la clé.

Seulement, il est des instants où les souvenirs nous rattrapent insidieusement.

Repasser devant  un lieu familier, retrouver de vieilles reliques dans quelque carton poussiéreux et relire d’anciennes correspondances épistolaires, tout est bon pour faire rejaillir du passé, de l’éternel oubli, les amours révolus.

Avant-hier, l’un d’entre eux me signifiait que nous n’avons plus grand-chose à voir l’un avec l’autre, malgré des efforts conjugués de réconciliation sous forme d’une illusoire amitié. Espoir brisé.

Hier, je passais, comme en pèlerinage, devant la résidence d’un autre.

Aujourd’hui, j’ai même retrouvé dans mon innommable fouillis un témoignage d’amour émouvant sous la forme d’un journal de bord rédigé soigneusement au jour le jour, tandis que je me perdais, ingrate, dans d’autres bras. Ce journal est écrit par une main indiscutablement éprise bien que maladroite, ce qui le rend d’autant plus touchant. L’émotion m’a saisie à sa lecture de la dizaine de pages qui le composent. Je me demande ainsi comment j’ai pu rester aussi « insensible » à des confessions aussi saisissantes d’honnêteté et de simplicité.

Sans doute avais-je l’esprit occupé par ailleurs, ce qui évidemment n’excuse en rien mon ataraxie.

Le pyrex (étymologiquement issu de « pire ex » ?) est décidément une matière très résistante au joug de tous types de feux.

J’aimerais tant revenir à des matières plus traditionnelles…

I need some help !

(Fréjus, 28 août 2004)