Mariage homo: Du rififi dans les rangs de gauche...
Privée temporairement d'ordinateur, je me suis sagement retranchée, dans une énième cure (forcée) de sevrage informatique, devant un autre écran en couleurs - ma télévision - , non moins abétissant celui-là...
Lasse des frasques affligeantes des "Colocataires" (qui dans leur puérilité n'ont rien à envier à une boutonneuse bande d'ados prépubères), des inepties véhiculées par "la Ferme des célébrités" que personne ne connait (on a atteint ici l'Anapurna de l'imbécilité, sous forme de purin ou pas, peu importe), de "A la recherche de la nouvelle daube-commerciale-qui-va-nous-pourrir-les-ondes-tout-l'été" ou encore des préoccupations ô combien cruciales des amas de cellulite qui témoignent dans "J'ai décidé de maigrir" (Gisèle réussira t-elle à rentrer avant l'été dans son string léopard?, suite au prochain épisode...), j'ai finalement jeté mon dévolu sur des émissions de débats de société sur des thèmes d'actualité tels que l'inceste, ou encore le mariage homosexuel.
Quelle mouche a donc piqué les politiques de gauche pour remettre au gout du jour ce dernier thème, somme toute très léger eu égard aux préoccupations qui sont les notres actuellement?
Alors que tant de réformes autrement plus importantes sont à engager, et qui concernent celles-là l'ensemble de la société française, les gauchistes n'ont rien d'autre à se mettre sous la dent que des idées en faveur d'une minorité, certes porteuse en termes d'enjeux électoraux, mais une minorité tout de même. C'est très bien de se préoccuper du sort des homosexuels (il le faut, car il y a encore fort à faire sur ce sujet, c'est indéniable), mais comme contre-propositions à la politique d'un gouvernement, c'est un peu léger.
La gauche n'a pas d'idées, alors elle grapille des voix où elle peut.
Cela dit, je n'ai absolument rien contre l'idée d'un mariage homosexuel, ne nous méprénons pas... Il n'y a plus guère que les homos et les ecclésiastiques qui veulent se marier aujourd'hui, et c'est tout à leur honneur. Mais le mariage est une intitution, fortement ancrée dans une tradition qu'il me parait difficile de faire vasciller. En outre, on peut tout à fait reconnaître une situation sans pour autant l'institutionnaliser. Il est donc à mon sens peu judicieux de parler de "mariage" pour les homosexuels au nom d'une illisoire égalité. En revanche, une réforme du PACS est envisageable, afin qu'il soit le vecteur de plus de droits (et réciproquement d'obligations, on a trop souvent tendance à l'oublier) qu'aujourd'hui, ce qui de facto, je vous l'accorde, nous rapprocherait d'un mariage homosexuel qui n'en serait pas un (toute la nuance est là!).
Noël Mamère, très inspiré par le sujet, s'est le premier lancé dans une glose très imaginative du code civil qui, en son article 144 , précise l'âge minimum de la femme et de l'homme pour se marier mais n'indique pas que le mariage de personnes de même sexe est interdit. Le maire estanpillé Verts de Bègles a même rajouté: "le Code civil est un texte fondamental qui date de 200 ans et doit s'adapter à l'évolution sociale des sociétés." Il a seulement omis de préciser que la loi ne se suffit pas à elle-même et que l'interprétation qui en est faite par les tribunaux compte autant, si ce n'est plus, que le texte lui-même, et permet par là même de l'adapter auxdites évolutions de la société. Et en l'espèce, l'article 144 a été interprété maintes fois par la jurisprudence qui n'a pas manqué de préciser qu'un mariage était nécessairement contracté entre personnes de sexe différent.
Bref, juridiquement, son argumentaire ne tient pas, et le PS lui-même le reconnait en suggérant que seule une proposition de loi permettrait de régler cet épineux problème de société.
Une proposition de loi émise par les rangs socialistes, certes, mais de là à ce qu'elle soit adopté par le Parlement pour devenir in fine une loi, il y a de la marge. D'autant que les membres de l'opposition n'ont pas trouvé de terrain d'entente sur la question: Hollande, Fabius et leurs sbires sont pour, Jospin est contre, Guigou, Mélenchon, Emmanueli et Royal sont réservés sur la question, Badinter adopte une position intermédiaire: « Le mariage homosexuel, pourquoi pas ? Mais je ne considère pas que ce soit un problème majeur de la société contemporaine.»
Bref, soucions nous d'abord du décifit de la sécurité sociale, des retraites, de la réforme de l'Etat, des conflits sociaux, du chômage, de la sécurité intérieure, ce sera déjà pas mal... Le mariage homo, on verra cela plus tard.
à 18:16