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Avec D., mon ex, nous n'étions pas en reste lorsqu'il s'agissait de passer des soirées sortant de l'ordinaire, en adéquation avec notre budget étudiant. En gros, les soirées gratuites ou presque, c'était notre truc.
Ce soir là, j'avais eu la riche idée de l'entraîner au jardin des Tuileries, où s'était implantée une fête foraine. Seulement, cette soirée là était un peu spéciale : l'entrée était réservée à une clientèle gay, et tout était entièrement gratuit (attractions, bouffe, boissons etc...).
Après 2 heures de queue (euh... d'attente), nous avons assisté un spectacle ahurissant.
La fête foraine était investie d'une population à 99% masculine, où la galanterie, et d'une manière générale le savoir-vivre n'avait pas lieu d'être. Les gens se jetaient sur les attractions et des stands très achalandés, en nous bousculant sans s'excuser, la nourriture et les boissons étaient prises d'assaut pour in fine terminer par terre sous les yeux blasés des forains. En quelques heures, l'allée centrale ne ressemblait plus à rien. C'était devenu Bérouth.
Des papiers gras et des hot-dogs ou sandwiches à moitié grignotés jonchaient le sol de ce paradis de la surconsommation.
La densité de follasses au mètre carré était impressionnante. Les clones étaient de sortie également, tous faits sur le même moule, et habillés de la même manière, avec la même intonation de voix, toujours très efféminée.
Une folle en puissance nous a doublées dans une file d'attente, en hurlant "laissez-moi passer, dégagez les pouffiasses!". C'en était trop.
Le temps de croiser quelques vedettes médiatiques de la bande à Ruquier, du casting de Loft Story ou autres (autant dire le fin du fin), et de se faire serrer la pogne par un Jack Lang venus nous chercher jusque derrière un stand de barbe à papa, dont je lui ai laissé quelques souvenirs dans la main droite, nous avons fui à grandes enjambées vers le portail de sortie.
Nous nous sommes alors toutes deux regardées, et elle m'a dit: "Ca y est, je crois que je suis en train de devenir homophobe".
"God! moi aussi... Partons avant de le devenir vraiment".