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L’angoisse de la feuille blanche. Je n’ai plus eu à y faire face depuis que j’ai achevé mes études supérieures, voici deux ans déjà (comme le temps passe vite, trop vite).
Je suis en vacances depuis trois semaines et je n’ai pas écrit une ligne, moi qui me plais tant à coucher sur le papier, ou aujourd’hui par le truchement de méthodes beaucoup moins archaïques que sont les outils informatiques, mes ressentis, mes petites anecdotes, mes petits malheurs, mes petits bonheurs, des mots, des maux.
C’est à croire que je ne trouve pas le loisir, en vacances, d’évoquer mes petits tracas quotidiens, ou mieux, qu’ils se sont évanouis (peut-être ont-ils, eux aussi, pris la poudre d’escampette à bord d’un TGV duplex direction la Côte d’Azur ?). Mais à cela, je ne crois guère.
L’oisiveté favorise chez moi un état végétatif peu propice à la réflexion (introspective ou non), dois-je m’en inquiéter ou m’en réjouir ? Une chose est certaine : L’abus de mots fléchés force 3 me pousse dans des retranchements intellectuels inavouables…
Il eut été de bon ton que mes lectures estivales, un peu plus élaborées que le Biba d’août ou la biographie de Loana, m’invitassent à davantage de réflexion, mais rien. Un essai de 350 pages sur le désir, un roman épistolaire et le succès d’Amélie Nothomb « Stupeur et tremblements » n’ont pas suscité chez moi de fibre littéraire qui puisse me faire quitter le transat sur lequel je me suis plue, des jours durant, à m’avachir lamentablement.
Les jeux olympiques, quant à eux, ne m’auront inspiré que des « putain, vas-y, mets lui un Koshi-Wasa !! », « Olalaaaaa elle explose le chrono», « Non mais quelle fiotte celui là !! Quatrième, c’est pas une place ça! », « Dans le mille, Emile ! »…
Force est de constater que le goût d’écrire revient plus aisément lorsque le vide neuronal des vacances laisse place au vide existentiel de la rentrée.
Me voilà donc isolée dans mon petit appartement que seule la poussière a su remplir durant mon absence, pendant que d’autres, plus chanceux, emplissent leurs pavillons de cris et de rires d’enfants, piaffant d’impatience à l’idée de rentrer en classe supérieure.
Je rentre lundi, et Maman ne m’a acheté ni cahiers, ni stylos neufs. Je ne sentirai pas l’odeur du plastique neuf sur les protège-cahiers, je n’aurai pas droit à ce bavard rose qu’il me plaisait tant de tâcher à loisir en y laissant baver ma plume.
Je m’en vais donc reprendre le chemin du bureau, avec cette vieille serviette qui me donne la contenance d’une professionnelle usée par les années d’expérience, alors que ma carrière n’en est qu’à ses balbutiements. Serais-je déjà ce que l’on appelle une « vieille conne » ?
Paris m’ouvre ses bras tentaculaires, de nouveau.
Moi qui ai eu, durant ces quelques semaines de vacances, la sensation de mener, en province et loin du microcosme homosexuel, une vie « normale », il m’en faudra certainement peu pour me faire aspirer de nouveau par le tumulte et les affres de la vie nocturne parisienne, même si l’année passée à écumer les lieux branchés, et notoirement homosexuels, aura usé mon désir de découverte jusqu’à la moelle.
J’ai déjà tout vu sans rien y voir jamais, et pourtant, tout me pousse à croire que le bout du tunnel n’est pas loin.
Gageons que ma vingt-sixième année sera celle de la Raison.