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Aéroport international de Calgary, 10h35, l'heure est à l'enregistrement des bagages.

"Cette file est réservée aux possesseurs de la carte fréquence plus" me dit une hotesse italienne au français approximatif.

C'est ainsi que je me retrouve en grommelant en fin de file d'attente, moi qui me trouvais en tête (foutus italiens!).

Quelques dizaines de minutes plus tard, le jeune homme me précédant dépose son sac sur le tapis roulant afin de le faire enregistrer, et la jeune sicilienne qui m'avait poliment rembarrée, le prend pour un de ses compatriotes et lui demande dans sa langue natale s'il est interessé pour échanger son billet pour un autre vol, moyennant rémunération.

Malheureusement pour elle, il est français et n'apprécie que guère les virées en avion. C'est alors, dans un élan altruiste qui m'est propre (!!), que je me suis proposée, avec deux comparses français fraichement rencontrés.

Le deal est le suivant:

- Air France rachète nos billets pour les distribuer à des pauvres nécessiteux placés en surbooking par la compagnie aérienne. Nous toucherons nécessairement 75 euros au titre de la prime de volontariat, même si in fine nous partons avec l'avion initial (si toutefois il restait des places).

- Au cas contraire, nous resterions à Calgary une heure de plus, déjeunerons aux frais de la princesse, et prendrions un avion pour Rome. Nous resterions en transit quelques temps dans la capitale italienne et nous prendrions ensuite un second avion direction Paris. Pour ce menu service, nous empocherions 250 euros, en plus des 75 euros de prime de volontariat.

Une fois le compromis accepté, il est impossible de revenir en arrière. J'ai laissé partir mon fiancé dans l'avion direct pour paris, et me voilà seule avec deux inconnus dans l'aéroport d'un pays dont je ne parle pas la langue, moi qui suis un véritable boulet ambulant dans les aéroports... Le stress commence à monter: vais-je pouvoir grimper dans le direct pour Paris? Au fond, 75 euros me satisferaient pleinement finalement, surtout que je n'aurais à souffrir d'aucun préjudice! Et puis je voyagerais aux côtés de Matthieu, comme prévu....

Et que fout cette fichue hotesse qui devait nous donner des contremarques pour le repas?! Elle nous a enlevé nos billets, et nous voilà livrés à nous même dans ce bordel tout italien.

Nous errons dans le terminal an attendant la fin de l'enregistrement des passagers retardataires, et c'est là que retentit le haut parleur de l'aéroport. Il me semble reconnaitre mon nom dans un charabia épouvantable mêlant français et accent rital... "Les pâââssagers Martinééé, Jakouarrr et Pinacciooooo sône priés dé sé présenter au comptoir 10 Al Italia, jé répète.....".

- "????!!"

- "C'est pas nous ça?"

- "Euh nan..."

- "Gosh!, je crois que j'ai entendu mon nom en rital, il faut retrouver cette putain d'hotesse!"

Nous la retrouvons enfin, obtenons nos bons de restauration, errons de nouveau dans l'aéroport, reperdons l'hotesse (toujours sans billets!), pour la retrouver un peu plus tard. Elle nous annonce alors que nous partons pour Milan, et non pour Rome. Nos compagnons originels de voyage sont arrivés à Paris depuis une heure.

Arrivés à Milan, problème technique sur l'aéronef, alors que nous étions à deux doigts d'embarquer. On nous redonne alors des bons afin de pouvoir retourner en zone de transit.

Attente, attente, encore et toujours.

Quelques heures plus tard, l'avion peut décoller (pour rappel, nos compagnons originels sont arrivés à Paris depuis 4 heures).

Epilogue:

Arrivée à Roissy CDG (nos amis sont chez eux depuis 5 heures). Il faut encore trouver un comptoir Air France pour avoir notre cash. Il faudra en faire trois différents avant de trouver le bureau compétent. J'attrape in extremis le dernier bus qui rentre chez moi, il est 22h40 (et je ne suis pas rentrée).

Total: 13 heures environ de voyage, dont 2 heures effectives de trajet en avion, soit 10 heures d'attente dans trois aéroports différents, mais mon compte est crédité de 325 euros, soit le prix du voyage en Italie.

Bilan: positif malgré tout.

;-) [happy face] J'adore les "bons plans d'étudiants fauchés", cela me rappelle mes années estudiantines où je vendais mon corps (non, ce n'est pas ce que vous croyez!) pour les besoins de la science..., le seul désagrément consistant à se laver les cheveux dans un lavabo grand comme un dé à coudre après un électro-encephalogramme de rigueur.

A 500 F de l'heure, rien à voir avec le tarif baby-sitting.